Réaliser ses rêves au Brésil

On a tous des rêves, et on passe notre vie a essayer de les réaliser. J’ai réalisé le mien il y a quelques années, c’était de découvrir le Brésil. Mais pas seulement, avec trois objectifs diamétralement opposés: faire le carnaval de Rio, descendre le fleuve amazone depuis Manaus en bateau, et voir les chutes d’Iguaçu. Avec du temps, un peu d’économies (!) et beaucoup de motivation se fût chose faite! Le Brésil est un pays magnifique mais tellement grand qu’un seul voyage ne permet pas de découvrir toutes les beautés de cette contrée… Je vous emmène au bout de mon rêve…plan bresil mes bouts du monde

Rio de Janeiro.

Il fait chaud, les corps sont dénudés, l’ambiance est débridée et il pleut. Pas de doute, on est bien au Brésil en plein mois de février! La moiteur ambiante se fait sentir et on fait vite tomber le jean tout droit venu de notre hiver occidental. La samba résonne dans toutes les rues de la ville, à chaque détour de ruelle une « batucada » se déchaîne et les habitants se regroupent, dansent et chantent. C’est la vie des cariocas, tout simplement !

Il est difficile de s’extraire de cette ambiance « caliente » mais j’ai quand même envie de découvrir les beautés de cette ville! Il y a tellement de choses à faire, à voir, qu’une semaine suffit à peine pour tout découvrir! Flâner dans les ruelles ou les artères principales, boire une eau de coco sur la plage, Rio invite à la contemplation tout autant qu’à la fête, nuit et jour! Je pars donc à la découverte de toutes ces curiosités:

  • Le fameux « pain de sucre » haut de 396 mètres et  accessible en téléphérique (deux ) à quelques pas de la plage de Botafogo. Une superbe plage au pied permet de profiter également de la mer et de ses beautés…
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  • Les plages de Copacabana et d’Ipanéma
  • Le « Corcovado » où j’ai fait une randonnée éprouvante qui me mènera tout en haut après deux heures de grimpette. Des litres de sueurs mais quel bonheur d’arpenter cette jungle environnante afin d’atteindre un des symboles de la ville ! Une vue à couper le souffle ! Bon je l’avoue, quand j’ai du payer tout de même mon droit d’entrée une fois le sommet atteint et que sur le ticket est écrit « navette gratuite » j’ai un peu rit jaune…DSCF0935
  • Le jardin botanique, riche de nombreuses espèces florales, ce magnifique endroit est une véritable bouffée d’air frais!
  • Les arcs de Lapa dans un quartier populaire (qui n’a pas vu le dessin animé « Rio » où les perroquets sont embarqués sur un toit de tram au dessus de ces fameuses arches?)DSCF0872
  • Prendre le tramway de Santa Thérésa et arpenter ses ruelles. J’ai la chance de loger dans ce quartier alors le tram sera mon moyen de locomotion privilégié…
  • Admirer les escaliers de Sélaron et regarder la vie qui passe à l’entrée du quartier de Santa Thérésa… Plus de 2000 carreaux de faïence (dont un de Desvres!) pour 215 marches réalisé par l’artiste chilien du même nom qui résidait dans le quartier. L’escalier relie le quartier de Lapa, en contrebas.
  • Découvrir le centre ville et le théâtre de Cinélândia où de nombreux concerts auront lieu tout au long du carnaval. C’est aussi ici que j’ai assisté au ballet incessants des chars du carnaval qui essaient de rejoindre le Sambodrome !

 

Je logeais dans le quartier de « Santa maria », qui est réputé pour être le quartier des artistes. Bohême, l’ambiance y est vraiment agréable et je participe avec bonheur à l’un des « blocos » du quartier (bande carnavalesque). Ici les habitants nous arrosent à coups de jets d’eau tellement la chaleur est intense et l’ambiance à son apogée! Tout le monde chante, tout le monde danse, il fait chaud, c’est la fête, c’est le carnaval !

 

 

Rio est vraiment une ville immense, pour se déplacer un réseau de bus complexe existe mais si on demande on peut facilement se repérer et c’est vraiment bon marché! A l’époque du carnaval même dans le bus les gens chantent et dansent, partout les gens sont déguisées, l’ambiance est débridée c’est un vrai bonheur! Il convient néanmoins d’avoir une certaine vigilance concernant les pickpockets, qui existent. Il faut faire preuve de bon sens, ne pas se balader avec portefeuille aux fesses et bracelet en or et éviter certains quartiers chauds la nuit…Je ne me suis jamais sentie en insécurité lors de mon séjour au Brésil, c’est important de le signaler!

Le sambodrome.

800 mètres de longueur sur 12 m de largeur. Des gradins et loges à ciel ouvert. Une capacité de 88 500 personnes. Cette avenue devient le haut lieu de la samba dès la tombée de la nuit où chaque école de Rio vient se confronter pendant des heures jusqu’au lever du jour. Un feu d’artifice marque le départ de chaque école, je ne pouvais rater ça pour rien au monde car c’était bien l’un de mes rêves… alors même si j’ai du « faire péter » le budget, le jeu en vaut la chandelle, je n’ai quitté les lieux qu’à 8h du matin, épuisée mais si heureuse… C’est un autre monde…Un rêve éveillée!

 

Il est malheureusement temps de quitter cette ville envoûtante et de prendre un bus pour le sud, en à peine trois heures, j’atteins la jolie petite ville de Parati!

Parati.

Située sur la « costa verde » Parati est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. L’atmosphère est totalement différente, ici les ruelles pavées sont larges, et la couleur ocre des maison coloniales donne une atmosphère très particulière au village. Ici l’on choisi de flâner dans les ruelles, de boire une caïpirinha sur une petite place ou de se baigner dans les eaux translucides. C’est un petit paradis.

 

Iguaçu.

J’embarque à la gare routière dans un nouveau bus, mais celui me fera passer plusieurs dizaines d’heures sur un siège confortable et bien équipé, avant d’atteindre la ville incroyable d’Iguaçu…C’est ici que se cache une des plus belles chose au monde. Une merveille naturelle qui comprend un ensemble de 275 cascades, formant un front de trois kilomètres de long, la plus haute mesurant près de 80 mètres de hauteur ! Le nuage de fumée dû à l’évaporation de l’eau peut se voir à des dizaines de kilomètres….Les chutes se situent en pleine forêt tropicale et les chemins pour l’admirer de tous côtés permettent des randonnées à couper le souffle! Situées à la frontière entre le Brésil et l’Argentine j’ai décidé de franchir le poste frontière afin de les découvrir par un point de vue original, par le haut.  Il faut tout de même prévoir assez de temps pour passer les postes de douane, une journée entière est nécessaire. Ce fût un moment que je ne suis pas près d’oublier, un spectacle extraordinaire, un sentiment de vulnérabilité, confrontée à cette force de la nature.

 

La balade à travers cette jungle intense me permet la rencontre avec de nombreuses espèces animales et végétales. J’en profite pour visiter un centre de préservation des animaux situé à l’entrée du parc et je reste ébahie devant tant de diversité, de beauté…

 

Mes choix m’imposent de longs trajets… ils sont diamétralement opposés et accepter de les faire dans le même voyage demande une organisation sans faille et surtout beaucoup de temps….Après avoir roulé pendant près de 20h pour rejoindre Iguaçu je fais….le chemin arrière pour rejoindre à nouveau Rio où un vol pour Manaus, en pleine forêt amazonienne m’attend…Cependant il me faudra deux escales, dont une à Brasilia avant d’atteindre la ville du caoutchouc. Moi qui aime l’avion, je suis ravie…

 

Manaus.

De l’avion la vue est saisissante. Des hectares de forêts vierges à perte de vue et au milieu…coule un fleuve. Un fleuve brun qui serpente, et se faufile à travers les méandres de la forêt. Le spectacle est incroyable vu du ciel, mais vu de terre…c’est très différent. L’avion me dépose à l’aéroport moderne de Manaus. Une grande ville qui a connu ses heures de gloire lors de l’apogée du caoutchouc. Ici des constructions coloniales conservent l’esprit de l’époque intact mais la nature reprend ses droits petit à petit…on sent très vite l’atmosphère lourde de ses villes construites au milieu de la jungle, une urbanisation qui n’a pas sa place…. Le taux d’humidité est extrêmement élevé et les averses tropicales fréquentes déversent en quelques minutes l’équivalent d’une semaine de pluie en France…J’exagère à peine.  Les marchés ou vendeurs de rues proposent tous types de fruits exotiques inconnus en France mais qui ont des vertus merveilleuses et reconnues pour la santé, entre autres la délicieuse baie d’Acaï. On mange du poisson frais grillé, et une soupe particulière mais très prisée, la « tacaca da gisela », à base de Tapioca, mingau, feuille de jubà et crevettes salés.

 

Lors de la « fièvre du caoutchouc » de Manaus, un superbe théâtre a vu le jour, le « Téâtro Amazonas » qui a été inauguré en 1896. Le faste de la belle époque est représenté, on y trouve les tuiles extérieures venues d’Alsace, le mobilier de Paris, le marbre d’Italie, les statues d’Angleterre… C’est un endroit incontournable de la ville, sa grandeur en est telle que de nombreux artistes de tous pays s’y produisent régulièrement!

 

Être en pleine forêt amazonienne mais ne pas en voir une miette est une frustration sans nom; en effet il n’est pas possible de pénétrer cette forêt dense aussi simplement qu’une balade en forêt quoi qu’on en pense! Alors direction une agence locale afin d’opter pour un « tour » qui comprend nuit, trek et pêche aux piranhas. Départ en pirogue du port de la ville, le dépaysement est total. L’incursion dans la jungle est impressionnante mais la faune se fait désirer… il nous faudra attendre la nuit tombée pour être nez à nez avec tarentules, serpents et autres caïmans… C’est la forêt amazonienne, « pour de vrai » ! Nuit dans un village créé à cet effet avec dégustation de poisson frais, explications par notre excellent guide des vertus des différents plantes dans la forêt, initiation à la grimpette sur les arbres d’acaï, mises en gardes devant des bêtes aussi minuscules que dangereuses comme certaines fourmis ou grenouilles multicolores… Puis quelques heures dans un calme le plus total au cœur de cette forêt immergée dans l’attente d’une pêche aux piranhas…Incroyable de voir nos morceaux de poulets grignotés, arrachés, par ces petites dents sans jamais réussir à en pêcher un…. Seul un ami aura cette chance et ramènera au bout de sa canne cette petite bête incroyable aux dents acérées!

 

Sur le chemin du retour une curiosité naturelle représente une ligne de séparation des eaux, la jonction entre le rio Negro et le Rio Solimões, qui forment l’Amazone !

 

Il est temps de repartir mais pas n’importe comment….J’avais encore un rêve, le troisième… Il a quelques années j’avais regardé un documentaire sur l’Amazonie et l’on voyait ces brésiliens se déplacer en bateau sur l’amazone pendant des journées complètes afin de rejoindre leur village… Logés sur leur simple hamac accroché sur le pont du bateau la vie semblait s’écouler au fil de l’eau, perturbée de temps à autre par un bateau de villageois qui s’accrochait (non sans danger!) afin de vendre les fruits ramassés dans la jungle. Ce fût chose faite, j’ai embarqué à bord de l’un de ces bateaux typiques sur le port de Manaus pour trois jours de navigation jusqu’au port de Belem. Le billet a été simplement acheté le jour du départ sur le port pour quelques real…Quel bonheur! La promiscuité ne se fait jamais sentir même si les hamacs sont les uns sur les autres, le menu ne change jamais (riz haricots rouge et un peu de viande) mais la vie est belle, tout simplement !

 

Santarem.

Un arrêt sur le fleuve Amazone dans la petite ville de Santarem. Situé au milieu de l’axe Manaus-Belem les bateaux s’y arrêtent souvent pour quelques heures, voir quelques jours afin de s’y réapprovisionner! J’en ai profité pour découvrir la sublime plage d’Alter Do Chao, l’une des plus belles du fleuve…

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Belem.

Terminus de cette longue balade de quatre jours et trois nuits sur le fleuve Amazone. Il n’y a rien à faire sur le bateau. Pas de Wifi ni de télévision, sauf un poste radio qui diffuse les derniers titres « ace » à la mode (type de « pop »brésilienne). Nous sommes des dizaines à flemmarder toute la journée sur notre hamac que nous avons pris soin d’acheter sur le port de Manaus avant de partir. Il fera d’ailleurs un super souvenir de retour en France!  Belem est une grande ville à l’embouchure du fleuve; ce fût la première colonisation au Brésil et le centre ville en a gardé des traces. C’est un plaisir de flâner dans cette ville et de goûter les nombreux fruits exotiques !

Au détour d’une rue en discutant avec un local sur les choses à voir dans le coin il nous a fermement conseillé de nous rendre sur l’île de Cotijuba. Gros travail de mémorisation des indications (tournez à gauche, deuxième rue à droite , prenez le bus direction tel endroit puis le bateau sur le quai…..) et me voici sur un des bords du fleuve où les bateaux taxis viennent chercher les habitants qui se rendent sur les îles. On ne peut pas plus local… La traversée est encore hors du temps…des maisons sur pilotis le long des rivières se succèdent et laissent place à une nature sauvage dominée par la mangrove qui côtoie la forêt environnante…. Si le paradis existe j’y suis peut être… et cela se confirme quand j’atterris sur ce petit bout de terre, pas besoin de parler, un gars m’emmène directement sur son scooter vers le but ultime, la plage immaculée de Cotijuba. Quelques bungalows nichés dans la forêt, me voici seule au monde, et pour de vrai.

Retour à Rio. Un dernier vol me ramène à la réalité, il est temps de rentrer, de faire ses comptes. Et quel bonheur quand je vois au bout de ces trois semaines toutes ces rencontres merveilleuses, ces paysages incroyables, cette ambiance de folie lors du carnaval… J’ai réalisé mes rêves, la tâche ne fût pas facile quand on voit la taille du pays mais comme on dit « quand on veut, on peut ». Le brésil, si vaste, est à mes yeux un bout du monde exotique qui me donne envie d’en découvrir bien plus…affaire à suivre…

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