Il faut l’avouer, faire un tour du monde il y a vingt ans c’était autre chose. Internet était à ses balbutiements (du moins pour le grand public) et pour glaner des informations il fallait s’armer de patience… lire, fouiner, questionner, regarder la télé bref, tous les moyens étaient bons. Et puis à vingt ans, quand on voyage aussi loin pour la première fois les attentes ne sont pas non plus les mêmes, on est un peu comme des gamins dans notre tête, et l’envie de tout voir en un minimum de temps nous rend fous! J’ai donc bâti ce projet en quelques minutes, l’idée a germée, la motivation était là, alors je l’ai réalisé!
Cela peut paraître simple mais en réalité après m’être décidée, la préparation m’a prit quelques mois. Tout d’abord le point le plus important, l’argent. Ayant monté ce projet à la hâte, sur un coup de tête, j’ai eu l’idée de faire un crédit étudiant afin de financer mon voyage… pas très honnête sur la forme, mais dans le fond, je l’ai quand même remboursé dès mon retour et ce, pendant deux ans ! D’une nature très curieuse j’avais repéré une agence « tourdumondiste » sur Paris « Connaisseurs du voyage » (ça ne s’invente pas). Ni une ni deux, direction la capitale afin de monter le projet ensemble. Cette agence vendait, et vend toujours, des dizaines de tours du monde pour tous les goûts, à thèmes (les volcans, les plus belles plages, les trains, les montagnes…), à petits budgets (dès 990€ à l’époque!) ou de luxe. Nous avions choisi l’un des moins chers qui comprend des parties « terrestres ». Par exemple un premier vol Paris-Mexico et le second vol à Panama City. A ma charge de me débrouiller pour me rendre à ce second point! Quel bonheur, c’est simplement ce que je recherchais, un minimum organisé (les dates étaient décidées à l’avance mais modifiable pour 75$).
Ensuite il y a eu tous les vaccins (réalisés à l’institut Pasteur de Lille), les assurances voyages (chapka par exemple) et les visas. Je passe à chaque fois par Action Visa à Paris, c’est simple, rapide et très efficace! Dans certains pays les visas peuvent être obtenus directement à la frontière (c’est le cas en Amérique du sud) mais dans d’autres il faut des papiers spéciaux (comme une invitation en Russie), il peut être plus prudent de les faire avant dans ce cas, surtout si l’on ne veut pas perdre trop de temps sur place. Ensuite place à l’équipement en fonction des pays traversés (petite préférence pour la marque Lafuma, fabrication française dont les produits ont une durée de vie remarquable, j’ai toujours mes chaussures de 2003 !).
Mexique
Nous voici arrivés en février, date du grand départ! Un premier vol Paris-Mexico et au bout une surprise totale… Sans guide et internet nous partons un peu au hasard… à l’époque étudiante, j’étais allée fouiner sur les panneaux réservés aux étudiants de la fac de langues et j’avais déniché quelques mails d’étudiants mexicains souhaitant correspondre avec des français… Contact pris, c’est Alejandra qui nous attendra à l’aéroport de Mexico! Cette jeune fille adorable nous emmène directement dans sa modeste maison de CUERNAVACA qu’elle partage avec sa sœur. Au programme, visite de la ville mais aussi découverte de charmants villages de montagne où vivent les membres de sa famille ! Une véritable immersion au pays des tortillas ! Nous continuerons doucement notre découverte après une semaine chez elle à nous remettre du décalage horaire, vers la ville d’Acapulco, sans grand intérêt, sauf peut être les plongeurs de la mort… Ces jeunes hommes risquent leur vie en sautant d’une falaise abrupte juste pour épater les touristes et récolter quelques dollars… Puis direction la ville de l’or, TAXCO. Ici des petites ruelles où de nombreuses coccinelles multicolores circulent, c’est LA voiture mexicaine par excellence ! De nombreuses échoppes proposent des bijoux façonnés avec l’argent venu tout droit des montagnes, je repartirais avec une jolie parure à un prix modique… Nous visiterons le très joli site de MONTE ALBAN qui fut la cité la plus importante du monde Zapothèque.
Notre route continue vers la très jolie ville de OAXACA, où une rencontre avec des routards va changer le cours des évènements… En effet, ils vont fortement nous conseiller d’aller sur une petite plage paradisiaque coupée du monde, MAZUNTE. Ce nom résonne en moi aujourd’hui comme un bout du monde… l’arrivée au petit matin, ce bus qui nous dépose sur un chemin de terre désert, puis la mer au bout… quelques cabanes dans les arbres, un seul restaurant tenu par un canadien ayant élu résidence ici lors de son tour du monde… quelques jours de bonheur intense sous une simple moustiquaire avec juste le bruit des vagues comme voisin… Mazunté a du bien changer…
Nous passons quelques jours dans la très jolie ville de SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS au charme d’antan, une des plus jolies villes coloniales du Mexique! De petites échoppes sur la plaza de armas où l’on vient déguster une délicieuse tortillas à la façon du hot dog américain…Une ambiance détendue, de jolis monuments à visiter… 
Nous atteignons, toujours en bus, (le Mexique est très bien desservi par des lignes de bus faciles d’utilisation et bon marché) la frontière Guatémaltèque par la ville de PALENQUE. En pleine jungle et au bord des montagnes Chiapas il est l’un des sites mayas les plus emblématiques et classé à l’UNESCO. Singes hurleurs, pyramides impressionnantes, nichées au cœur de la jungle j’en garde un souvenir impérissable…
A chaque fois que je descend d’un bus, il est vraiment aisé de trouver un hébergement. C’est comme si en Amérique du sud la vie était conçue pour les routards! C’était un point qui m’inquiétait à l’époque : « je vais mettre où mon sac pendant les visites? », « comment trouver une auberge de jeunesse »?. En fait tout est simple, même plus simple qu’en Europe car les auberges ou guesthouses (chambres chez l’habitant) pullulent et il n’est pas rare d’être accueillis par des habitants à la descente du bus qui nous proposent divers hébergements !
Le passage de frontière se fait tout en douceur, il suffit de donner son passeport et payer une taxe (qui varie à la tête du client, mais mieux vaut ne pas contrarier…) et en quelques pas nous voici au Guatemala!
Guatemala
Le passage frontière effectué, direction TIKAL avec le même minibus ! Les transit sont très bien organisés par les différentes guesthouses, il faut tout de même faire preuve de vigilance et toujours bien vérifier les billets et surtout ce qui est écrit dessus… j’ai de sacré anecdotes à ce sujet ! Nous arrivons donc à Tikal où, une fois le sac à dos posé dans une joli cabane en feuilles de palmiers nous courons à la découverte de ce site juste incroyable! Niché au cœur de la jungle ce site archéologique maya de l’ère précolombienne fascine par la taille gigantesque de ces temps. Tout en haut, après avoir gravi des centaines de marches immenses (ils étaient si petits que ça les mayas au vu de la taille des marches?), on découvre une jungle à perte de vue, et quelques sommets de temples émergents de la canopée… Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire l’instant! L’ascension d’une des plus grandes pyramides fut un grand moment. … une jungle immense, luxuriante d’où apparaissent ça et là quelques sommets de temples perdus…il semblerait qu’à peine la moitié n’a été découverte à ce jour…
Nous reprenons la route en longeant la côte, nous n’avons que peu de temps et l’idée n’est pas de visiter chaque pays mais de les traverser en optimisant le temps et les choses à voir… (ce que je regretterais amèrement vingt ans après, mais on était jeunes…). FLORES, LIVINGSTON et PUERTO BARRIOS constitueront les prochaines étapes au Guatemala… Un petit aperçu d’un pays qui ne demande qu’à nous faire revenir ! Des paysages incroyables, une nature omniprésente, des balade en pirogue au milieu des rivières, des animaux exotiques, des multitudes d’oiseaux… et une population souriante, généreuse.
Honduras / Nicaragua
Nous avons volontairement choisi de ne pas nous arrêter dans ces pays car nous manquions de temps; en effet quatre mois c’est assez long mais aussi beaucoup trop court pour pouvoir tout voir! Un bus nous a mené de Puerto Barrios vers le Costa Rica en traversant les capitales : MANAGUA et TEGUCIGALPA. Quel sentiment étrange de s’arrêter dans une ville où ne connaissons même pas le nom… Il faut chaque jour changer de monnaie, s’accommoder d’un nouveau taux de change…c’est assez folklorique! Je garderais en tête une atmosphère malsaine, des gens méfiants et des mises en garde du gérant de la guesthouse… A cette époque le climat n’était pas très sécurisant et malheureusement encore aujourd’hui la guerre des gangs fait des ravages…
COSTA RICA

Ici les souvenirs sont lointains… des images restent,pas celui d’un itinéraire précis. La traversée du pays en bus à travers ce vert constant, ces bananeraies à perte de vue…où des tyroliennes sont utilisées afin de se déplacer à travers ces gigantesques plantations… Un souvenir clair d’une nature omniprésente, de plages de rêves bordées par la jungle où après s’être acquittés d’une taxe « écologique » nous pouvions nous balader et être sûrs de rencontrer des singes, toucans et autres oiseaux exotiques… Un pays qui m’a marqué, tout simplement.
Nous avions pris un « tour » dans une ville proche afin de découvrir le fameux volcan Arenal, encore en activité. On se sent tout petit quand on arrive aux abords et que l’on voit de nos propres yeux les crachats de lave sur les pentes du volcan… Le spectacle est unique, encore plus à la nuit tombée…
Puis la route continue vers TORTUGUERO. Village de bord de mer accessible uniquement par bateau, nous nous y sommes rendus par un périple incroyable composé de petits trajets en barques… Parfois il a même fallu descendre de la barque pour la sortir du lit de la rivière presque asséché…La jungle comme seule voisine, ce sentiment d’être au bout du monde…L’arrivée dans ce charmant village posé sur une plage de sable noir où les tortues viennent pondre à la saison des amours et la découverte des enfants du village sont des souvenirs inoubliables… Les trajets en bus nous mèneront à la capitale San José puis dans les petites stations balnéaires de PUERTO LIMON et PUERTO BARRIOS où nous prendront quelques jours de farniente avant d’attaquer la frontière du Panama.
Panama
Comme chaque passage de frontière celui ci se fait tranquillement… un tampon sur le passeport, une taxe d’une vingtaine de dollar et nous reprenons notre chemin à pied…

Nous allons directement dans la très jolie ville de BOQUETE. D’ici nous décidons de partir à l’ascension du fameux volcan Baru… Partis à l’aube, notre randonnée sera de courte durée arrosés par une tempête tropicale incessante ! Des coulées de boue sur les pentes du volcan nous auront vite dissuadé de vouloir gravir les 3 475 mètres…
Nous rejoignons le littoral et en bateau atteignons l’archipel de BOCAS DEL TORO. A l’époque nous nous y étions rendu uniquement par le bouche à oreille…et quelle ne fût pas notre surprise de découvrir que certaines îles n’étaient pas accessibles d’accès car en plein tournage de « Survivor », le Koh Lanta américain… Quelque temps plus tard Bocas del Toro accueillera à son tour les équipes françaises et fera connaître un peu mieux ce petit coin de paradis… En 2003 juste quelques cabanes sur pilotis tombées en désuétude, un village authentique, très peu de touristes, pas d’infrastructures…Nous n’y resterons que quelques nuits dévorés par les fameux « chitras », ces moustiques microscopiques qui peuvent en quelques heures vous anéantir votre séjour de rêve sur ces îles!
Le Panama est vert, les routes de bonne qualité rendent les trajets assez simples à réaliser…. Nous atteignons enfin la grande ville de PANAMA CITY. Des buildings logés le long de la mer, une ville marquée par la présence des indiens Kunas, venus tout droit de l’archipel paradisiaque des SAN BLAS.
Je me souviens de cette agression gratuite d’un panaméen nous traitant en pleine rue de « gringos »… à l’époque les américains n’avaient pas une belle image dans le pays…Le dollar est plus utilisé que la monnaie locale… Nous découvrons le fameux canal de Panama, et pendant plusieurs heures assistons au spectacle incroyable des bateaux le traversant! Nous utilisons les fameux bus bariolés qui crachent de la musique ragga à plein poumons et cela n’a pas l’air de déranger les gens, même les plus âgés! Nous retrouverons souvent sur les plages ces « sound system », des murs de sons installés pour la journée afin d’en faire profiter tout le monde et ce, gratuitement évidemment. Même dans le plus petit village nous tomberons nez à nez (ou oreille plutôt!) avec ce mur de son gigantesque!
Cest ici, à Panama city que notre deuxième vol nous attend. Direction Lima, au Pérou !
PEROU

L’atterrissage au Pérou est unique. Une montage qui longe la mer, une ville immense posée au pied de celle ci, un paysage aride, bienvenue à LIMA.
La plaza de armas, les grandes avenues, les bâtiments coloniaux, les souvenirs ne sont pas parfaits… Nous dormons dans une guesthouse dans le quartier espagnol et partons à la découverte de la ville. Par un bus local nous visitons le site de PACHACAMAC, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le Pérou est un immense pays traversé par un massif montagneux. Les routes sont donc longues et sinueuses, voir dangereuses quand elle longent des fossés pendant des heures…Les trajets en bus, très économiques durent des heures (22h notre record!) mais relient toutes les petites villes de montagne. Pas de confort, juste un siège non inclinable et parfois un « crieur » religieux nous accompagne pendant quelques heures… Oui car pour crier, ils crient! Ils prêchent pour l’église catholique et essaient de réunir de nouveaux fidèles… Tout ça debout en plein milieu du bus. Durant ces longues heures ce sera le crieur, la TV qui hurle un film d’action ou une tv novelas… Nous sommes gâtés! A chaque arrêt un nouvel air viendra s’inscrire dans notre mémoire à jamais: « Naranja, papa reillenas! » crient les péruviennes aux fenêtres de notre bus. Ces vendeuses sont partout, et leurs mets cuisinés maison nous aident à tenir pendant ces longues heures de route… AYACUCHO, AREQUIPA et enfin la belle CUSCO nous ouvre ses portes!
Cusco :
Etape incontournable pour toute personne qui rêve du Pérou ! C’est ici que l’on découvre des merveilles parmi les merveilles ! La vallée sacrée des incas, le Machu Picchu mais aussi une ville incroyable qui révèle de véritables trésors… A CUSCO nous restons plusieurs nuits afin de rayonner dans la région et d’aller à la découverte de tous ces trésors qui font l’histoire du Pérou ! Il fait froid, nous sommes en altitude, au mois de mars et les douches de l’auberge de jeunesse ne nous proposent que de l’eau froide! Heureusement les fameux « maté de coca » nous tiennent chaud à n’importe quelle heure de la journée… La feuille de coca, à l’origine de la célèbre drogue est ici utilisée comme remède contre le mal des montagnes (« soroche »). En infusion, tablette de chocolat ou simplement à mastiquer, il y en a partout! Mais utilisée comme telle il n’y a aucun danger, ce n’est qu’une simple plante… J’en ai même envoyé à ma famille par courrier!
Nous partons à cheval à la découverte de la vallée sacrée des incas. Il n’y a que nous et les lamas, nous nous sentons seuls au monde… Une beauté sans nom, des sites énigmatiques…et un moment inoubliable avec une famille quechua !
De Cusco nous prenons un bus puis un train pour AGUA CALIENTES. Ville thermale située au pied du fameux MACHU PICCHU, elle est le point de rassemblement de tous les touristes du monde entier ! Nous sommes en 2003… et pourtant il n’y a pas foule ! Moyennant quelques pesos un bus nous emmène à l’aube, une dizaine de touristes pas plus, jusqu’en haut du célèbre site; un ticket acheté à l’entrée…et la magie opère. Il se tient là, devant nos yeux… Perché en haut d’une montagne verte les vestiges d’un site inca, un des plus grands mystères de l’humanité…nous foulons ces ruines sous un ciel bleu et un soleil de plomb… le site est étrangement calme, quelle sentiment de plénitude… Un chemin attire notre attention, escarpé, à flanc de montagne…c’est la route pour gravir le HUAYNA PICCHU, la montagne juste en face! Qu’a cela ne tienne, nous prenons le risque et gravissons ce petit chemin perdu dans la nature où des marches ont été taillées à même la pierre. J’avoue, avec le recul, que le sentier était très risqué… Mais en haut, le spectacle est incroyable. Assis sur une pierre, nous admirons une vue sur tout le site du Machu picchu! Nous y resterons quelques heures et je graverais ce souvenir à jamais dans ma mémoire…
Malheureusement le temps passe et le voyage continue…je serais bien restée encore ici pendant des heures… de retour sur Cusco nous reprenons la route en bus direction PUNO afin d’atteindre le mythique LAC TITICACA ! Le plus haut lac d’altitude du monde (3 812 mètres) me le fait ressentir dès les premières heures! C’est le nez brûlé que je quitte les fameuses îles UROS ou îles de roseau que nous sommes allés visiter le temps d’une après-midi… Les habitants ont en effet créés de petits villages sur des îles flottantes réalisées entièrement en roseau, on y trouve même un terrain de football !
C’est au Pérou que nous avons vécu le plus de mésaventures…en effet dans les longs trajets de bus, profitant d’une petite pause nous nous sommes fait dérober notre petit sac à dos contenant quelques petits trésors et de l’argent liquide (cartes VISA, travellers chèques, pellicules photos…). Devenus méfiants nous décidons de n’emprunter que les bus « touristiques » c’est à dire réservés aux touristes et sans arrêts…or nos chauffeurs prendront de nombreux locaux la nuit afin de rentabiliser leur trajet et c’est pendant l’un de ces voyages en bus que je me ferais voler pour la seconde fois… Deux jours passés dans la ville de Puno au commissariat n’aboutiront à rien, le chauffeur ne sera jamais convoqué et nous n’aurons pas gain de cause, il faut abandonner et reprendre la route, le voyage continue malgré tout!
Bolivie
L’entrée en Bolivie se fait simplement de l’autre côté du lac ! Un bus traverse la frontière, un arrêt afin de faire tamponner le passeport, quelques dollars glissés dans une enveloppe, les formalités habituelles… La route est rocailleuse, désertique, montagneuse. Les heures s’enchaînent mais ne se ressemblent pas…
Nous nous arrêtons dans la capitale LA PAZ, ville d’altitude grouillante où chaque pas nous coûte un effort monstrueux. Les routes sont en pente, la circulation dense, le bruit intense, rien ne nous retient ici, ce n’est pas un univers dans lequel nous nous sentons à l’aise. Nous décidons de prendre un bus de nuit qui nous conduira dans la très jolie ville de POTOSI où se trouvent les fameuses mines et enfin dans la ville d’UYUNI. A l’époque sans guide ni internet nous nous sommes fiés aux routards de passage qui nous ont conseillés de filer tout droit à Uyuni. Alors après des nuits « stop » dans ces villes c’est dans un village reculé aux portes du désert de sel que nous posons nos bagages! Ici tout est rudimentaire, seules les agences locales proposant différents tours dans le salar pullulent dans la rue principale. Nous optons pour un tour « traversant » le salar puis le désert d’Atacama pour rejoindre enfin la frontière chilienne dans le village de SAN PEDRO DE ATACAMA. Comme le Machu picchu, le SALAR D’UYUNI va se révéler être une merveille de la nature, un des points forts de mon voyage. Trois jours de traversée dans ce désert incroyable….le 1er jour du sel à perte de vue… on roule en 4×4 sur une étendue de sel à 360° ! Les lunettes sont primordiales afin d’éviter de ce brûler la rétine à cette altitude à cause de la réverbération…le spectacle est magique. Un arrêt par l’île pescado, l’arbre de pierre, l’incroyable hôtel de sel, et nous rejoignons notre campement pour une nuit glaciale… Nous continuons de monter en altitude et atteignons facilement les 4000 mètres… C’est juste incroyable quand on imagine que le Mont Blanc est à 4 807 mètres! La respiration devient difficile, et simplement marcher pour aller aux toilettes (dans la nature derrière une pierre…) demande un effort surhumain et nécessite de s’arrêter tous les deux mètres… Les paysages qui défilent devant nos yeux sont juste à couper le souffle (normal en cette altitude!). Des déclinaisons de rose, de bleu, de vert dans des lacs aux noms évocateurs (laguna verde, laguna rojo…). Des flamants roses, seuls animaux vivant dans ces contrés, ainsi que des geysers et des sources d’eau chaudes complètent le tableau. Cette traversée me marquera à jamais… Je reviendrais.
SAN PEDRO DE ATACAMA. Je me réveille dans un état déplorable en pleine nuit. Je me vide de tous côtés, au sens propre du terme. Par litres. L’heure est grave, c’est bien plus qu’une simple gastro-entérite! Nous fonçons donc dans le premier cabinet médical du village…or ici, tout est rudimentaire…un vieux lit dans un local fait office d’hôpital…je serais perfusée avec du matériel d’un autre temps afin de me réhydrater, j’ai attrapé un germe dans le désert et je fais une méchante infection intestinale…qu’à cela ne tienne, j’ai un bus pour la capitale dans quelques heures je dois me remettre sur pied! La route sera longue et je la passerais dans les toilettes du bus…Quelle aventure !
CHILI
Je rejoins la capitale SANTIAGO DU CHILI encore un peu malade… je ne prendrais donc pas le temps de visiter mais de me reposer… A l’époque ma mère connaissait une collègue qui avait de la famille au Chili…Ni une ni deux le contact fût prit et notre rendez-vous dans la très jolie ville de CONCEPTION me réjouira au plus haut point…une jolie maison, des hôtes formidables pour un séjour à la découverte des environs. Nous avons plutôt fréquenté les expatriés de l’alliance française et passé quelques jours en leur compagnie. Nous n’avons pas vraiment pris le temps de découvrir le pays, mais comme tant d’autres, ce n’est que partie remise… Je garde en tête ce joli port où nous admirons les otaries prendre le soleil au milieu des pêcheurs…Puis cette maison coloniale d’un autre temps…Et ces élèves du lycées français à qui nous avions eu la chance de proposer un cours d’EPS à la française (j’étais étudiante en 4ème année STAPS)… Enfin embarquement immédiat à l ‘aéroport de Santiago pour un vol direction… l’Australie !
NOUVELLE ZELANDE
Un vol…assez incroyable. En effet je n’aurais jamais vécu la journée du 26 avril 2003. Traversant la ligne de changement de dates j’ai décollé du Chili le 25 avril et j’ai atterri quelques heures plus tard…le 27 ! Nous arrivons dans la ville d’AUCKLAND, capitale du pays. Une ville à taille humaine qui m’impressionne par sa propreté… Ici tout parait neuf, les gens sont souriants, les trottoirs immaculés… il est même habituel de voir des gens se déplacer pieds nus! Nous logeons dans une auberge de jeunesse et ici retour à la réalité… les tarifs sont les mêmes qu’en Europe! Nous décidons de louer une voiture et de dormir à l’intérieur afin de limiter les dépenses…à vingt ans le porte monnaie n’est pas extensible! Les douches des piscines municipales feront offices de salle de bain sur le parcours à travers toute l’île du Nord… Les paysages méritent leur réputation… de la nature à perte de vue, des cascades, des points de vue impressionnants sur les montagnes, du vert, encore du vert…puis des moutons, des moutons et encore des moutons ! On peut aussi croiser au détour d’une route déserte…une maison ! Transporter sur semi-remorque ces maison en bois… C’est assez déroutant la première fois qu’on en croise une ! Une étape marquante dans ce pays est la ville de ROTUROA. On est tout de suite marqués par cette odeur de souffre qui vous prend au nez à des kilomètres, cette ville située sur un plateau volcanique est l’un des sites géothermiques les plus actifs au monde. Roturoa est bâtie directement sur la Ceinture de feu du Pacifique. Sources chaudes, geysers, bains de boue, une expérience fascinante! Nous découvrons également un village Maori et assistons à une cérémonie haute en couleur. Le haka n’a plus de secrets pour nous! Le long de la route nous découvrons également les villes de TAUPO et son immense lac, le musée du kiwi (l’oiseau!), Huka falls… Une immersion dans l’île du nord bien trop courte à mon goût et qui ne me donne qu’une envie…y revenir! Mais l’heure est au prochain vol pour une île mythique, étape si attendue…l’Australie !
AUSTRALIE
Ce voyage incroyable autour du monde se poursuit par un pays qui devait être l’un des plus mémorables..l’Australie. Nous descendons dans une auberge de jeunesse ultra chère pour notre petit budget et partons à la découverte de SYDNEY. Le centre ville puis le fameux opéra, le pont de Sydney, Bondi beach et ses surfeurs… Au vu du coût de la vie assez élevé nous décidons très vite de nous intéresser à la location d’un van afin d’aller à la découverte du fameux outback… quelle ne fût pas notre déception d’apprendre qu’ici impossible de louer sans carte bleue… Ces mêmes cartes que nous nous étions fait voler au Pérou quelques semaines auparavant… à défaut de disposer de 5000 dollars australiens en guise de caution nous repartons déçus.. et sans les moyens de visiter le pays en bus ou en avion… à contre cœur nous prenons la décision de quitter précipitamment le pays. Certaines situations méritent de prendre des décisions qui ne font pas forcément plaisir, mais dans ce cas là il nous était impossible financièrement de réaliser nos rêves d’aventures australiennes…Alors un petit tour par MELBOURNE que nous atteignons en train et nous modifions notre vol direction l’île de Bali en Indonésie.
BALI, Indonésie
Aéroport de DENPASAR, sur l’île de Bali en Indonésie. Le dépaysement est total! Tout d’abord cette chaleur qui nous prend aux tripes, puis cette odeur… indescriptible. Mélange d’épices, de plantes tropicales, de moiteur… Bali surprend, Bali on en devient vite dépendant! Nous décidons de rester deux semaines dans ce petit paradis terrestre à la découverte d’une culture qui nous est totalement inconnue…un petit hôtel de rêve face à la mer pour une poignée d’euros à KUTA BEACH… les balinais sont des gens adorables et c’est en scooter que nous partons à la découverte des trésors locaux: TANAH LOT, UBUD et ses nombreux artisans, Monkey forest et ses pagodes immenses, les rizières à perte de vue puis la rencontre avec des dauphins sur Lovina beach…une balade à travers les montagne jusqu’à BATUR et son fameux volcan… Un programme riche pour une découverte à l’aveugle de ce petit coin de paradis…
THAÏLANDE
Le voyage nous réserve à nouveau son lot de surprises… Le billet « tour du monde » était censé nous déposer à Singapour. Or, c’est pile à ce moment que le virus du SRAS a fait son irruption…à Singapour. Impossible d’y séjourner nous sommes contraints de sauter cette étape et d’aller directement à BANGKOK en Thaïlande. Quelques années auparavant nous avions découvert les beautés du royaume du Siam et c’est avec un plaisir incommensurable que nous redécouvrons le pays du sourire. Chiang Mai, Chiang Rai, Phitsanulok, Shukothai, Lopburi, Kanchanaburi… Puis les plages de rêve du sud…Koh Tao, Koh Lanta, Koh Phi phi… La culture thaïlandaise et ses innombrables temples, ses bouddhas couchés, debouts, dorés, d’émeraude… la cuisine thaï, l’une des meilleures au monde que l’on déguste aux coins des rues… Bref la Thaïlande est sans aucun doute mon coup de cœur du voyage!
Une fin de voyage au paradis sur les plus belles plages du monde… Le billet était censé nous emmener sur le toit du monde, le Tibet puis l’Inde comme destination finale. Mais nous étions à un tournant du voyage et il nous était impossible financièrement de le continuer jusqu’au bout. Choix budgétaires, imputables à une jeunesse fougueuse ont fait de la Thaïlande notre dernière étape de ce périple incroyable. Un avant-goût des nombreux voyages qui suivront, une envie constante de liberté, de bouger, de s’évader… A chacun sa vision des choses, sa vision du tour du monde, mais quel qu’il soit, il est réalisé avec le cœur et restera gravé à jamais.
*Ci dessous la musique qui symbolise si bien ce voyage… Savourée sur les plages de Mazunte au Mexique.



