Lille-Thessalonique (GR)

Le grand jour est arrivé et c’est non sans émotions que nous prenons la route, ce dimanche 1er septembre, avec la famille et nos amis réunis. Nous avons du mal à réaliser que nous prenons la route vers la Chine, que nous ne reverrons ces terres plates pas avant une bonne année ! Les derniers préparatifs à la hâte, les fêtes de départ, l’anniversaire de Zia, la maison que nous avons vidé, c’est autant de stress et de surcharge mentale accumulés que nous n’arrivons pas à partir le cœur léger. L’esprit est embué mais de toute façon nous ne pouvons plus reculer : let’s go !

Nous traversons une partie de la Belgique et c’est en Allemagne que nous nous arrêtons pour la nuit. Il fait extrêmement chaud (presque 30 degrés!) et nous trouvons une petite place à la lisière d’une forêt dans un patelin déniché sur Park 4 night; en effet nous utilisons deux applications qui nous permettent de trouver des spots pleine nature, des aires privées, des campings, des parkings sympa (ou non!), des points d’eau, de vidange etc. Ce sont vraiment des applications essentielles pour tout voyageur nomade. « Park 4 night » et « I overlander ».

Au petit matin nous nous arrêtons faire quelques courses essentielles (car oui nous n’avons même pas eu le temps de les faire avant de partir..) dans un supermarché du coin et nous reprenons la route vers notre premier objectif: la République Tchèque.

Nous passons la frontière de manière étonnante; le GPS nous emmenait depuis le début sur l’autoroute principale, puis à quelques kilomètres de la frontière tchèque il nous fait sortir de route et emprunter l’équivalent d’une départementale ! Nous roulons sur cette route jusqu’à notre objectif : Prostejov ! Nous traversons alors des paysages bucoliques, très verts, agricoles, de grandes forêts de pins, de grands lacs, la région est superbe et nous croiserons même de nombreux groupes de cyclistes en entraînement (dont des belges !). Cette fois-ci c’est par nous même que nous dénichons un spot idéal: un lac, une aire de pique nique, une aire de jeux pour enfants flambant neuve et un parking juste devant. Que demander de plus?

Prostejov, Tchéquie.

Capitale: Prague – Monnaie: couronne tchèque

Nous atteignons Prostejov qui était notre premier objectif du voyage; en effet c’est ici qu’est née notre première fille, Zia, il y a tout juste 10 ans ! (Article complet ici ). Et c’est symboliquement que nous souhaitons lui faire découvrir sa ville natale. Nous allons directement à l’hôpital où nous sommes très bien reçus et où nous pouvons même nous photographier dans la salle d’accouchement.. Que de souvenirs, instants émotions garantis ! Nous en profitons pour visiter à nouveau cette jolie ville typique de l’Est, il fait une chaleur étouffante et c’est à vélo que nous arpentons les rues qui nous rappellent tant de souvenirs..

Nous passons la soirée et la nuit à Olomuc, ville chargée d’histoire et classée à l’UNESCO. Encore une fois c’est munis de nos vélos que nous nous baladons jusqu’à la tombée de la nuit.. Il fait chaud, l’endroit est toujours aussi joli, agréable, c’est un réel plaisir de s’attabler sur la place centrale et de savourer des mets typiques de la région autour d’une bonne bière locale (savez-vous qu’ici la bière est moins chère que l’eau ! Les tchèques sont les premiers consommateurs mondiaux de bière !).

Vie quotidienne.

Dans le camion la vie s’organise petit à petit, nous prenons nos marques. La vie à quatre dans dix mètres carrés n’est pas aisée mais nous avons l’habitude.. Chaque jour les filles font un peu d’école grâce aux manuels achetés au préalable. Environ 2h par jour mais nous n’avons absolument aucune exigence de ce côté là; en effet les filles sont très curieuses et se sont elles qui réclament du travail pendant les longues heures de route ! Nous les laissons donc évoluer à leur rythme en totale confiance… Nous cuisinons tous les jours les produits frais achetés en route, nous trouvons très régulièrement des personnes au bord de la route vendant leurs légumes ou autres mets locaux, et nous avons un réel plaisir à cuisiner. Le camion est certes petit, mais très bien conçu et nous pouvons cuisinier presque comme à la maison ! Nous avons même un four sur plaque de cuisson, petite merveille qui nous rend bien service , le four Omnia, bien connu des camping caristes ! Pour la lessive nous avons investi moins de cent euros dans une petite machine à laver (2kg) qui trouve sa place dans la douche pendant les trajets ! Elle permet de faire les petites lessives en attendant d’avoir accès à une machine (laveries automatiques dans les villes).

Bratislava, Slovaquie.

Capitale: Bratislava – Monnaie: euro €

De Prostejov nous sommes à peine à deux heures de la capitale slovaque ! C’est encore l’Europe et toutes les frontières sont ouvertes, nous n’avons toujours pas présenté nos papiers.. Nous y étions allés il y a dix ans (avant d’accoucher nous avons sillonné tous les pays voisins) et c’est avec bonheur que nous faisons découvrir cette minuscule capitale dominée par son joli château blanc aux filles. Elle se visite en à peine un jour mais son centre historique est un régal et il ne faut pas manquer de visiter le château, aussi blanc à l’intérieur qu’à l’extérieur ! Des brumisateurs sont installés un peu partout dans la ville tant la chaleur est forte, et c’est bien appréciable.

Nous trouvons grâce à I Overlander un spot de rêve directement sur les rives du Danube. Nous sommes seuls (si on ne compte pas les moustiques!) et nous savourons ce coucher de soleil en écoutant « Le beau Danube bleu ».. Il n’y a pas d’heure pour la culture.

Budapest, Hongrie

Capitale: Budapest – Monnaie : le forint

C’est quand on voit les courtes distances entre les capitales qu’on se rend compte à quel point un tour d’Europe est chose aisée ! En moins de trois heures nous rejoignons Budapest, ville que nous apprécions énormément et où nous avons eu la chance de nous rendre à deux reprises. Cette fois ci contrôle aux frontières, nous devons présenter passeports et carte grise du véhicule, en quelques minutes le tour est joué! Etant donné que nous sommes uniquement de passage, nous trouvons un parking surveillé en plein coeur de la ville (12€) et filons directement dans les bains de Széchenyi, les plus grands et les plus impressionnants de Budapest. Nous voulons faire goûter aux filles le plaisir du bain thermal et c’est dans les piscines de plein air que nous savourons cette fin de journée pas comme les autres..

Serbie

Capitale: Zagreb – Monnaie : le dinar Serbe

Nous reprenons l’autoroute depuis Budapest et entamons la descente vers la Serbie. Les routes s’enchaînent mais se ressemblent : de grandes plaines agricoles, et rien d’autre. Nous passons enfin le poste frontière, une longue file d’attente attend les poids lourds mais notre statut d’étranger nous permet de passer par la file des voitures.. Présentation des passeports, de la carte grise, du côté Hongrois puis du côté Serbe et nous continuons de rouler. Nous avions pour projet de nous arrêter dans la capitale Belgrade mais impossible de trouver la sortie.. Après plusieurs demi-tour et des kilomètres avalés dans le mauvais sens nous abandonnons et décidons de continuer notre route vers le sud. Nous avions trouvé un camping sympa sur park4night car nous avions besoin d’une bonne lessive. Nous partons donc arpenter les petits villages serbes qui n’ont rien de pittoresques : de nombreuses constructions neuves pullulent et il n’est pas rare de voir une somptueuse villa perdue au milieu de la montagne. Nous n’avons pas de sentiment de pauvreté dans ces villages, les habitations et les quartiers flambants neufs étant majoritaires. Ce ne peut pas non plus être un jugement objectif car nous n’avons pas été plus loin dans le pays qu’à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Du linge propre et une bonne nuit de sommeil, nous vidons les cuves d’eau usés dans un égout de station service, remplissons nos cuves d’eau propre au camping, nous voilà prêts à reprendre la route !

Macédoine

Capitale: Skopje – Monnaie : le denar macédonien

Nous commençons l’entrée dans ce pays par une déconvenue…en effet le GPS nous fait à nouveau des siennes et nous fait sortir de l’autoroute 10 km avant la frontière…Nous roulons dans des routes sinueuses de montagne pendant des kilomètres, avec certes, une vue incroyable, et nous arrivons à un minuscule poste frontière perdu au milieu des arbres. Confiants nous nous présentons et le douanier nous demande notre « green card », autrement dit notre carte verte, d’assurance. Nous montrons nos documents qui s’avèrent expirés.. Nous prenons conscience à ce moment là qu’en France il n’y a plus de vignette et que tout est dématérialisé ! Pas de panique, nous sommes bien assurés, nous allons sur internet et.. nous n’avons aucun réseau, aucun document n’est téléchargeable hors ligne.. La nuit commence à tomber, le poste ferme dans 15 minutes, nous sommes refoulés dans le no man’s land situé entre les deux pays ! Nous essayons de trouver une solution en appelant en France, l’assurance mais…nous sommes samedi et tout est fermé ! Autant dire que nous cumulons.. sans perdre notre sang froid nous décidons de remonter sur l’autoroute et de passer en même temps que les milliers de voyageurs journaliers. On ira au bluff. Après plus d’une heure d’attente dans la file de poids lourd c’est enfin notre tour. Le douanier nous demande évidemment la green card, et confiante, je sors notre vignette du contrôle technique qui elle, est encore valable.. Il la saisit, l’examine, nous serrons les fesses et.. il nous la rend avec un simple « ok ». Victoire, notre culot nous aura fait gagner une frontière ! Evidemment dès le lundi matin nous contactons notre assurance afin de recevoir le document dématérialisé, on ne sait jamais..

Nous pénétrons très vite aux abords de la capitale, Skopje. L’ambiance n’est plus la même, c’est un peu plus sale, délabré, les gens sur les bords des routes semblent plus pauvres, nous rencontrons beaucoup de mendiants.. Nous ne nous sentons pas forcément en sécurité (enfin plutôt pour le camion), nous décidons donc de nous rendre dans un parking payant sécurisé en plein cœur de la ville.. il nous aura fallu du courage pour s’y installer ! Un vieux parking délabré au milieu d’une cité, mais dont les nombreux commentaires sur i overlanders lui faisait des éloges. Nous rencontrons le responsable, propriétaire du restaurant voisin qui nous assure qu’il n’y a aucun problème.. Qui vivra verra ! C’est ainsi que nous arrivons en à peine cinq minutes dans le centre historique de la ville. Et là quel choc ! Des bâtiments flambant neufs rococo inspirés des bâtiments grecs et français parés de milles lumières, des ponts remplis de statues à la gloire d’artistes ou érudits locaux qui donnent l’impression de n’être absolument pas entretenus ! Tout ce faste qui côtoie un centre historique où bazar, mosquées et restaurants essaient de survivre grâce à un touriste discret mais bien présent. Les effluves orientales font leur apparition, loukoums et autres épices sont sur chaque étal, et c’est de délicieuses viandes grillées que nous feront notre premier vrai repas au restaurant ! Nous y retournons le lendemain matin et le calme qui y règne est un vrai bonheur. On est dimanche, le soleil est au rendez-vous et nous allons au marché faire notre plein de bons fruits et légumes frais pour seulement…6€.

Nos premiers aperçus du pays et les informations que nous avons tiré nous donnent vraiment envie de visiter ce petit pays qui regorge de jolis coins de nature.. nous reviendrons !

Les journées sont rythmées par la route, les repas cuisinés dans le camion, les petites balades et surtout l’école que les filles prennent plaisir à réaliser. Elles suivent avec beaucoup d’attention et avancent assez rapidement, nous sommes obligées de les canaliser ! Leur niveau d’anglais augmente sensiblement entraîné chaque jour par l’application Duolinguo.

C’est en début d’après-midi que nous regagnons l’axe principal, cette grande autoroute qui traverse tous les pays de l’est, et nous arrivons à cette frontière tant attendue, celle de notre pays de cœur : la Grèce !

Nous nous dirigeons vers Thessalonique, la deuxième plus grande ville de Grèce, située tout au nord du pays. Direction: la plage! Plus une minute à perdre, on enfile le maillot et on plonge dans la belle bleue, nous l’avions tant désirée ! Il y a plein de longues plages de sable fin sur tout le littoral…Nous sommes posés face à la mer seuls au monde, quel bonheur ! Nous restons deux jours et nous prendrons le temps de redécouvrir Thessalonique qui est une ville à taille humaine, et de réparer notre porte vélos qui nous cause quelques soucis.. Cette étape en Grèce est importante dans notre voyage car nous avons quelque chose de personnel à organiser, alors nous laissons le camion en parking surveillé et prenons le train direction Athènes ! Là nous allons vers le port du Pirée où nous embarquons sur un ferry à destination de l’île de Sifnos, dans les cyclades. Nous y resterons quelque jours, dans notre petit paradis, avant de reprendre la route en sens inverse, récupérer le camion et rejoindre notre prochaine vraie étape du voyage : la Turquie.

A une heure de Thessalonique nous nous arrêtons dans la province du Chalkidiki, qui ressemble fortement à trois « doigts »: des plages de rêve, une côte sauvage et escarpée, de petits ports à la grecque.. mais un attrait touristique bien trop important pour nous. Les villes ont laissé place a des stations balnéaires surpeuplées et remplies de constructions neuves, cette région est la favorite des touristes des Balkans, nous ne voyons que des plaques serbes, ukrainiennes et quelques bulgare. Nous trouvons un spot de rêve mais rempli de déchets.. les touristes viennent la journée à grand renfort d’alcool, barbecue et laissent évidemment tout sur place. Le contraste avec le reste de la Grèce et toutes ses plages préservées est édifiant. C’est triste et nous arrivons malgré tout à trouver un spot sympa sur le premier, en occultant les déchets disséminés autour de nous. Pour information le »3ème » doigt du Chalkidiki est un lieu sacré, il est rempli de monastères, est interdit aux femmes et surtout il faut un permis spécial pour y accéder à demander six mois à l’avance..

Enfin la frontière se présente à nous, immense, impressionnante même, tout le faste turc en un simple poste frontière.. Nous traversons un pont ultra sécurisé avec des hommes armés de chaque côté puis retenti notre premier appel à la prière. Pas de doute, nous entrons au Moyen-Orient.

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