Nous entrons en Arabie Saoudite par la frontière avec le Koweït. Nous aurons l’occasion d’y entrer et sortir à trois reprises ; en effet, le long du plus grand pays de la péninsule arabique se trouvent ceux que nous allons découvrir : Koweït, Bahreïn, Qatar. Il nous faudra donc à chaque reprise sortir puis entrer dans en Arabie. Nous avons dû nous acquitter d’un visa à la frontière, une centaine d’euros par personne ; mais celui-ci est multi entrées il nous permet donc d’entrer et sortir du pays autant de fois que nous le souhaitons !
Formalités douanières en 2024 : visa à la frontière 100€/personne, multi entrées. Pas de CPD. Carte grise. Assurance véhicule sur place.

Al Khafji.
La première impression est assez bonne, l’autoroute est flambant neuve et nous entrons dans la première grande ville car il se fait tard et nous avons pour habitude de trouver un endroit où bivouaquer avant la tombée de la nuit. Les immenses maisons de couleur ocre, récentes, respectant toutes l’architecture orientale créent un panorama agréable ; parsemés entre le désert et les palmiers, des magasins et des supermarchés, et de l’autre côté la mer. Nous la découvrons le long d’une corniche récente, propre, très bien entretenue. On y trouve de nombreuses plaines de jeux pour enfants, des aires de sport, des commodités. Le lieu est vraiment très agréable et nous décidons de nous y poser pour la nuit… Ce sera sans compter sur l’hospitalité des Saoudiens. Nous sommes sans cesse sollicités pour savoir d’où nous venons, si tout va bien, si nous avons besoin de quelque chose… Il y a énormément d’habitants qui viennent pique-niquer afin de profiter de la fraîcheur du soir et nous sommes invités à partager leur repas à plusieurs reprises. Nous ressentons leur étonnement de voir des étrangers véhiculés chez eux mais aussi leur joie. En effet le pays s’est récemment ouvert au touristes non musulmans (en 2019) et c’est un bonheur pour ses habitants de pouvoir discuter avec des étrangers. Nous serons tout le long de notre traversée du pays accueillis chaleureusement, arrêtés sur le bord de la route juste pour un simple « hello how are you ? » ou pour nous demander si nous avons besoin de quelque chose, bref, c’est un vrai plaisir.





Lors de notre entrée dans le pays la première chose qui nous saute aux yeux ce sont les abayas, le pays est un état islamique et qui donc en respecte toutes les règles. L’une d’entre elles est que les femmes doivent être revêtues de ce long manteau noir, ample et qui recouvre tout le corps, même la tête, parfois les yeux. Nous mettrons un peu de temps à nous y habituer car nous sommes souvent interpellés par les jeunes femmes et donc directement confrontées à leurs tenues où ne pouvons voir leur visage… Les hommes sont également en tenue traditionnelle, cette longue tunique blanche ainsi que le turban qui ici est rouge et blanc et qui je trouve, donne beaucoup d’élégance à cette tenue.



Nous nous arrêtons dans des restaurants saoudiens type fast food et ici c’est le shawarma qui est roi ! Ce sandwich de viande grillée dans un pain plat cuit au feu de bois est un véritable régal. Epicé ou non, accompagné de petits légumes, à petits prix il fera souvent office de déjeuner ! Nous décidons de nous offrir un restaurant traditionnel saoudien avec des spécialités locales dans la ville de Damman, les plats de riz et de viande mijotés dans des pots de terre cuite accompagnés de hummus et de pains inondent la table, et c’est après un petit thé que nous digérerons ce repas gargantuesque !






Dammam.
C’est la première grande ville où nous faisons halte en Arabie Saoudite. Dammam était à l’époque un simple village de pêcheurs avant de devenir en 1938 le premier centre industriel pétrolier. C’est une grande bourgade moderne, avec de larges routes, énormément de magasins, de fast food locaux et une corniche immense. Ici la ville n’a pas fini de grandir, tout est en construction et de grands complexes hôteliers sont en train de voir le jour près de la mer. Nous nous arrêtons au « Héritage center », un musée-restaurant créé spécialement pour mettre en valeurs toutes les traditions locales. Ici sont rassemblés par région les architectures de chaque maison ainsi que leur décoration. C’est extrêmement bien fait et dans les larges couloirs chaque porte nous emmène découvrir une région d’Arabie. Nous nous laissons convaincre à porter des tenues traditionnelles par le guide du centre qui s’avère très convaincant ! Ce n’est pas notre truc mais on se prête au jeu des photos et finalement nous passons un bon moment autour d’un bon « café arabe » (café très léger, presque comme du thé, au goût de cardamome). Nous passons la nuit sur un parking près du musée, au bord d’un parc où les filles finiront par jouer sous les tuyaux d’arrosage automatique tellement la chaleur est rude, et ce à plus de 23h ! Le lendemain nous profitons de l’ombre des palmiers pour faire un peu l’école mais nous devons sans cesse bouger les tables afin de rester à l’ombre..


Sur la route nous apercevons au loin un drôle de bâtiment, immense, moderne, voir impressionnant. Nous allons donc jeter un œil et nous découvrons qu’il s’agit du « centre du roi Abdulaziz pour la connaissance et la culture » مركز الملك عبد العزيز الثقافي العالمي C’est en fait un immense centre où ont lieu des spectacles, des concerts, des expositions, il y a aussi un musée, un cinéma, une bibliothèque… Une installation de 80 000m2, également connue sous le nom de «Ithra» qui a été conçue comme un ensemble de pierres qui, bien que séparées et de tailles différentes, forment une seule unité, une masse de roche.



Al Ahsa.
Lors de notre deuxième incursion en Arabie Saoudite, à la sortie de Bahreïn, nous nous arrêtons dans les supermarchés afin de faire le plein de courses ; en effet nous nous sommes aperçus que le coût de la vie est bien inférieur ici et nous trouvons plein de produits très bons marchés ! En revanche nous regrettons de ne plus trouver de petits marchands de fruits/légumes le long des routes, le climat désertique et les températures élevées doivent avoir raison des cultures et des commerçants. C’est aussi l’occasion de découvrir des produits insolites comme le lait à la rose, le gâteau de dattes, le sirop de dattes (d’ailleurs tous les produits à base de dattes) mais aussi des équipements de pique-nique très pratiques. C’est d’ailleurs ici que nous achetons un grand tapis d’extérieur et notre première théière. Il y a des paniers isothermes pour garder les pains au chaud, des barbecue de table (mais de sol), des tapis adaptables aux carrosseries des voitures, des marmites spéciales isothermes pour transporter les plats cuisinés, des théières isothermes, des sièges avec dossiers (sortes de coussins rétractables), bref ici c’est le paradis du pique-nique à petits prix !



Nous décidons de nous diriger vers la mer afin de trouver un spot pour la nuit, nous sommes vendredi, c’est jour de prière (l’équivalent de notre week-end) et nous assistons à un étonnant spectacle. Les 4×4 rutilants se ruent dans les dunes environnantes afin de les gravir au plus vite et sans redescendre ! Le son tonitruant des moteurs combiné à ce ballet de voitures offre un spectacle original que nous observons depuis la route ! C’est à celui qui arrivera à gravir la dune en premier et nous sommes spectateurs d’un bon nombre d’entre eux obligés de se laisser glisser vers l’arrière… Le pique-nique étant une religion dans toute l’Arabie, un nombre incalculable de véhicules se presse vers le bord de mer afin d’y étaler son tapis et son festin du jour. Des food trucs sont installés sur les parkings et c’est ici que nous verrons le plus long « food truck drive » du voyage, plus d’un kilomètre de camions divers et variés ! C’est sympa mais côté tranquillité c’est raté, alors nous continuons notre route vers un spot plus calme…en apparence. Sur notre petit bout de mer nous serons vite accompagnés d’autres voitures, mais celles-ci renferment une entité encore méconnue dans ce voyage : les pêcheurs ! Ils s’installent à un mètre de votre véhicule, branchent une énorme lampe halogène directement sous le capot de la voiture et restent jusqu’au lever du soleil.. notre nuit sera courte ! Au petit matin le spectacle est d’une tristesse sans nom.. la plage est jonchée de détritus en tous genres, restes des repas de la veille des nombreux locaux venus pique-niquer.. Nous trouverons même des couches pour bébé. Le plus triste est qu’il y a de nombreuses poubelles mises à disposition et que la plage est un véritable bijou ! Sable blanc, eau turquoise et à une température très élevée (qui ne rafraîchit pas d’ailleurs). Nous espérons vraiment qu’une prise de conscience générale arrivera dans les prochaines années.. Il y a encore beaucoup de travail.






Salwa.
C’est à la frontière du Qatar que nous faisons à nouveau le plein de diesel. C’est le moins cher de la péninsule arabique et il nous coûte à peine dix euros pour soixante dix litres… cela va être difficile de rentrer en Europe !
Nous ferons notre 3ème et dernière sortie de l’Arabie saoudite à la frontière avec les Emirats Arabes Unis. Les formalités se passent toujours très rapidement, contrôle des passeports, de la carte grise et une fouille rapide du véhicule qui consiste à passer la tête par la porte latérale et faire coucou aux filles ! Nous avons apprécié ce pays mais nous n’en avons rien vu ; en effet les principaux attraits « touristiques » se situent tous à l’ouest, sur les rives de la mer rouge et en plein centre près de la capitale, Ryad. Nous ne disposions pas du temps nécessaire pour faire cet aller-retour (le crochet péninsule arabique n’était pas prévu) et la chaleur accablante (plus de quarante degrés), les longues lignes droites désertiques interminables nous ont découragés de faire un petit crochet ne serait-ce que par Ryad. Mais nous gardons malgré tout en tête de revenir un jour, et d’aller cette fois-ci, vers l’ouest.








