Les îles éoliennes en Sicile

Tout près de la France existe un archipel d’îles incroyables, très prisées des touristes l’été. Des petites îles volcaniques où la nature est d’une beauté sauvage, où les villages paisibles subsistent malgré la foule et où il est aisé de se dénicher une petite crique où plonger dans ses eaux cristallines…ce sont les îles éoliennes. Situées au nord de la Sicile, à quelques encablures de Naples ces îles regorgent de balades incroyables et sont très faciles d’accès. Classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, elles comprennent Vulcano et Stromboli, dont le volcan est encore actif, Lipari, Salina, Filicudi, Alicudi, et Panarea. Je les ai découvertes au mois d’août et je suis tombée amoureuse de cet endroit. Je vous y emmène…

Il existe plusieurs solutions pour rejoindre les îles.

1. Par la Sicile, un vol régulier ou un low cost vers Catane,  (Easyjet/Ryanair) ou alors par Palerme mais ce sera un peu plus long. De nombreux bus font le trajet de Catane jusque Milazzo avec pour certain un changement à Messine , mais il y a également un train direct (environ 2h/10€). De Milazzo de nombreux ferry ou hydroglisseur (plus chers) rejoignent les différentes îles (entre 45 minutes et 3h selon l’île choisie). De Palerme également de nombreux ferry proposent la traversée (compter entre 2h30 et 5h).  Vous pouvez également partir de Céfalu, Reggio de Calabre ou Messine.
2. Par Naples, un vol régulier ou low cost. Puis un ferry direction les îles éoliennes mais la durée sera beaucoup plus longue (compter 10 heures) ou alors en hydroglisseur (de 4h30 à 6h30). De nombreux trains et bus se rendent également à Milazzo (avec changement pour prendre un ferry à Messine, 30 minutes), compter environ 7h de trajet.

Milazzo est un joli point d’ancrage avant de rejoindre les îles! J’ai découvert un joli centre ville et de très jolies côtes avec des plages agréables. De magnifiques randonnées sont possible le long de la côte avec pour récompense la garantie de se baigner dans des criques et piscines naturelles! J’étais en camping, à deux doigts de la mer, et le cadre était vraiment joli. Ce n’est pas l’endroit pour rester plusieurs jours mais avant d’aller sur les îles il constitue un joli point de départ.

De bon matin, j’embarque sur un ferry direction Lipari. Cette île qui est aussi la plus grande des îles éoliennes n’a rien a envier à Capri sa voisine a la réputation si romantique! A peine débarquée je suis transportée dans ce village charmant où se côtoient des arbres tels que la bruyère, le genêt,  le laurier-rose, ou le chêne épineux et donnent à cet île ce parfum si particulier de la Méditerranée. On y trouve également des vignes, des champs d’oliviers, des câpriers et des figuiers de barbarie! L’atmosphère italienne qui s’en dégage est un vrai régal, les étals de citrons (fruit symbolique de la Sicile), tomates, poivrons et aubergines sont nombreux, les petits épiciers, les glaciers se mêlent aux restaurants typiques et disséminés dans le centre ville. Les façades sont décrépies mais les milliers de plantes et de fleurs  donnent à ces ruelles un charme indéniable. Avec la chaleur ambiante rien de tel qu’un granita au citron (glace pillée) sur le parvis de l’église pour profiter de son ombre providentielle… A Lipari il est possible de simplement déambuler dans les ruelles et de profiter du charme de l’île, se balader à la recherche de criques où il fait bon se baigner. Les accès sont assez accidentés, il vaut mieux éviter d’y venir avec une poussette… Les plages les plus prisées sont Valle Muria, Portinente, Marina Lunga, Canneto, et Acqua Calda . On peut également prévoir de visiter le château, le musée « Archeologico Eoliano », le Monte Pelato, les carrières de pierre ponce, le belvédère « dei Quatrocchi » ou encore le village agricole de Quattropani. J’avais fait l’aller retour dans la journée mais je l’ai regretté, une nuit ou plus sur place aurait été vraiment parfait car cette île mérite d’y consacrer plus de temps tellement elle est bourrée de charme et de tranquillité même en plein été!

Un ferry m’emmène dès le lendemain sur l’île énigmatique de Vulcano en quarante cinq minutes et cela m’a coûté environ trente euros. J’en avait toujours entendu parlé mais je ne m’étais jamais imaginé ce qu’elle pouvait représenter! Sur les bords, c’est comme si un volcan venait d’exploser, les roches volcaniques sont disséminées de tous les côtés, les côtes sont escarpées, on loin on imagine les pans du volcan qui ne donnent qu’une envie : les escalader! Une fois le pied posé sur la terre ferme on est envahi par les odeurs de souffre (cela ressemble un peu à de l’œuf pourri) et par ce paysage indéfinissable. Partout de la roche, noire, grise, et au loin des étendues blanches, jaunâtres…A l’entrée du village il est possible de se baigner dans les sources thermales aux vertus thérapeutiques et dont la température varie d’environ 35° à 50°! Des mares de boues sulfureuses permettent aussi de prendre des bains et l’expérience est, malgré la chaleur ambiante, vraiment agréable! Des douches (payantes) sont à disposition mais la mer toute proche permet également de se rincer. Ce serait vraiment dommage de quitter l’île sans l’avoir tenté! A Vulcano il est possible de tenter l’ascension afin d’aller voir le cratère, de nombreuses agences peuvent vous proposer la randonnée guidée mais il est largement faisable seul, il faut compter une bonne heure pour accéder au sommet. Haut de 499m le sentier n’est pas trop accidenté et en haut la vue est incroyable. On peut se balader à travers l’île, vers la « vallée des monstres » ou jusqu’à la presqu’île de Vulcanello, ou simplement profiter des plages de sable noir. Hôtels et restaurants sont nombreux mais en saison il est conseillé de réserver.

Me voici à nouveau dans un ferry à destination de Stromboli ! Compter une heure en direct et environ trois heures s’il s’arrête sur d’autres îles, cela m’a coûté environ 30€ l’aller retour de Milazzo. Il est bien sûr possible de ne pas revenir à Milazzo à chaque fois et de prendre un ferry uniquement entre les îles! Ce fameux volcan toujours en activité (plusieurs éruptions par heure) est surnommé le « phare de la Méditerranée ». L’idéal est de visiter l’île la journée et prévoir l’ascension du volcan à la nuit tombée. Il est possible de le faire seul mais vous ne pourrez pas dépasser les 400m sous peine de forte amende, je ne saurais que vous conseiller de prendre un guide et de pouvoir vous approcher au plus près en toute sécurité! Car il y a trois chemins différents pour atteindre le sommet qui culmine à 918 mètres. Le cratère lui se situe plus bas, à 830 mètres, mais les paysages tout le long de la randonnée sont incroyables et valent le détour! Il est possible de voir la lave se déverser dans la mer, je n’ai pas eu cette chance, blessée au pied je n’ai pas pu faire la randonnée. Pour les moins sportifs, se réserver une balade en bateau à la tombée de la nuit afin d’observer les éruptions vues de la mer face à la face à la « Sciara del Fuoco »… Moment magique, on se sent vraiment vulnérable face à ce monument de la nature…

Les îles éoliennes méritent à elles seules un voyage mais il est possible de le combiner avec la découverte de la Sicile ou simplement du sud de l’Italie en partant de Naples. En Sicile je suis également allée à la découverte de l’Etna, volcan actif le plus haut d’Europe (3330 mètres!) et qui compte presque cent éruptions rien qu’au XXème siècle.  La dernière éruption date de 1987 et est encore très visible, le paysage en porte toujours les stigmates.

Ce voyage magique au cœur des îles éoliennes m’a donné un goût de trop peu. Trop peu d’îles, trop peu de temps car je l’avais combiné avec la découverte du sud de l’Italie (Naples, Pompéi, Paestum…). Il mérite réellement un voyage à lui seul à la découverte de toutes ces îles incroyables, énigmatiques, mais tellement belles! On ne peut que succomber à leur beauté, c’est un de mes bouts du monde qui m’appelle chaque jour…je reviendrais!